Maire-info
Le quotidien d’information des élus locaux

Édition du mardi 30 septembre 2008
Emploi

Mesures contre le chômage: vers le retour des contrats aidés

La France entre «dans une situation difficile» sur le front de l'emploi après une brusque aggravation du chômage au mois d'août, a déclaré hier le secrétaire d'Etat à l'Emploi Laurent Wauquiez. Le gouvernement a annoncé une augmentation de 41.300 du nombre de demandeurs d'emplois en août, soit une hausse de 2,2%, la plus forte depuis mars 1993. «C'est un très mauvais chiffre», a-t-il dit sur France 3. «Oui, on va rentrer dans une période qui va être difficile», avait-il expliqué auparavant lors d'une conférence de presse à Bercy, soulignant «le contexte de très forte crise internationale». «Je ne vais pas raconter des "gargouzettes" à nos concitoyens, la France n'est pas protégée par magie sur la situation de l'emploi», a-t-il ajouté. Interrogé précisément par les journalistes sur d'éventuelles hausses à venir du nombre de chômeurs, il a refusé de répondre. Fin août 2008, on dénombrait 1.949.600 demandeurs d'emplois inscrits en catégorie 1 (personnes inscrites à l'ANPE ayant éventuellement exercé une activité occasionnelle d'au plus 78 heures dans le dernier mois). Cela représente une hausse de 2,2% par rapport à juillet. Cette hausse s'explique, selon Laurent Wauquiez, par «une très nette dégradation» dans le secteur de l'intérim. Il a également cité les chômeurs de plus de 50 ans dont le nombre «reste un sujet de préoccupation constante» et le dispositif de formation professionnelle dont il s'est dit «insuffisamment satisfait». A l'issue d'une réunion de crise avec les acteurs de l'emploi, le secrétaire d'Etat a annoncé qu'il réunirait «tous les mois» les acteurs de l'emploi en France (ANPE, Unedic, AFPA et missions locales) au sein d'une «cellule de suivi». «Le but est d'être ensemble imaginatifs et le plus dynamique possible» afin de jouer, a-t-il dit, «à 100% sur les leviers sur lesquels nous sommes responsables». Le gouvernement insistera sur trois axes, a-t-il ajouté: l'accélération du déploiement des 45.000 contrats d'autonomie proposés aux jeunes des quartiers dans 35 territoires prioritaires, l'accélération de la fusion ANPE-Assedic et la mise en place d'un second groupe de travail sur la réforme de la formation professionnelle. «On y a rajouté 60.000 contrats aidés», a-t-il souligné. «C'est un outil auquel je crois et on va l'utiliser à plein.» Les contrats dits «aidés» ont tous le même objectif: favoriser l'insertion professionnelle des personnes à la recherche d'un emploi, avec, à terme, l'obtention d'un emploi classique et durable. Les employeurs potentiels appartiennent soit au secteur marchand, soit au secteur non-marchand. Pour le secteur non-marchand (collectivités locales, associations non fiscalisées, etc.), il s’agit des contrats d'avenir, CAE (contrats unique d'accompagnement dans l'emploi), CIVIS (contrats d'Insertion dans la vie sociale). En avril dernier, le Conseil de modernisation des politiques publiques (CMPP), présidé par Nicolas Sarkozy, avait décidé de réserver l'attribution de ces contrats «aux personnes les plus éloignées de l'emploi». En 2007, quelques 1.183.700 entrées dans ces dispositifs avaient été recensées. Il avait été décidé que ces petits contrats ne seraient prolongés au-delà de la première année qu'à la condition que le bénéficiaire s'engage «dans un parcours d'insertion ou de formation» ou en cas de «situation particulière». Et l'actuel maquis devrait bientôt disparaître pour laisser place à un «contrat unique d'insertion». Mais le dossier est encours de négociation avec les acteurs locaux, et notamment les conseils généraux, un projet de loi devant être débattu cet automne. Plus d'infos sur les contrats aidés sur le site de l'INSEE (lien ci-dessous).

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